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Médecines douces et vie en autarcie : ce que nous enseigne le film “Captain Fantastic”

Blog - Par Julien Kopferschmitt, le 15 mai 2025

9 min

Introduction : Une vie à contre-courant, riche d’enseignements

Dans notre société moderne, nous sommes saturés d’informations constamment. Ce besoin d’accès immédiat aux choses, cette impatience qui se manifeste de plus en plus chez les nouvelles générations, pousse certains individus à repenser leur mode de vie, et dans certains cas, de manière radicale. 

C’est ce qu’à tenter d’explorer le film “Captain Fantastic”. Réalisé par Matt Ross en 2016, ce film dépeint l’histoire de la famille Cash, qui a volontairement fait le choix de s’affranchir de la société civile traditionnelle pour vivre de manière autosuffisante, dans la nature. 

C’est dans les forêts reculées du Nord-Ouest des États-Unis que Ben et Leslie Cash ont décidé de se consacrer intégralement à l’éducation de leurs six enfants. 

Un mode de vie simple, loin de l’opulence et de ses excès, où l’éducation par la philosophie, la littérature, les mathématiques, le renforcement physique et les valeurs familiales permettent de donner un sens à leur existence.

Vivre en autarcie permet aux enfants de développer une acuité émotionnelle, une grande autonomie et un lien fort avec leur environnement. N’étant pas aux contacts des écrans ni d’aliments ou de matières transformées, on peut constater que leur santé mentale et physique est florissante. Ils sont à l’écoute de leur corps, respectent les rythmes naturels, et sont naturellement invités à se recentrer sur l’essentiel.

“Dans la plupart des sociétés développées, nous avons rendu indispensable ce qui devrait être contingent”

Captain Fantastic explore “la vie en autarcie” avec justesse, mais sans naïveté. Car si ce modèle montre la puissance d’un accompagnement global du corps et de l’esprit, il n’élude pas la nécessité de la médecine conventionnelle, particulièrement face aux troubles psychiques de la mère. 

Et si cette expérience nous offrait un éclairage précieux sur la puissance des médecines douces dans le développement de l’enfant et leur juste place dans notre société moderne ?

Des enfants nourris par la nature : quand les médecines douces favorisent l’épanouissement

Dans Captain Fantastic, les enfants de Ben n’ont jamais été soignés à l’hôpital, n’ont jamais consulté de pédiatre, ni mis les pieds dans une école traditionnelle. Leur santé physique, mentale, émotionnelle repose sur un mode de vie intégralement tourné vers la nature. Une forêt comme terrain d’éveil, des plantes médicinales comme pharmacopée, du sport quotidien comme hygiène de vie, et une éducation émotionnelle qui encourage la parole, le lien au corps et à l’esprit.

Ce mode de vie, souvent perçu comme extrême, donne pourtant à voir une famille pour laquelle nous sommes véritablement pris d’affection. Les enfants sont curieux, équilibrés, physiquement robustes et intellectuellement éveillés. Leur quotidien est rythmé par des pratiques proches des médecines douces : méditation, yoga rituels d’ancrage, alimentation végétale, apprentissage de la respiration consciente… autant d’outils qui, dans une société moderne surstimulée, peuvent apparaître comme de réels leviers de prévention en santé mentale.

On touche ici à une vision holistique du soin : Ben inculque à ses enfants comment prévenir plutôt que guérir, ils favorisent l’observation avant de déterminer le rééquilibrage plutôt que la surmédicalisation. Les enfants, baignés dans cette logique, développent une capacité d’écoute d’eux-mêmes et du vivant qui contraste fortement avec les standards classiques. Sans écran, sans anxiolytiques, sans pression sociale, ils construisent une forme d’autonomie émotionnelle qui serait difficilement envisageable dans les systèmes éducatifs et de santé plus conventionnels.

Ce portrait proposé par Matt Ross et le brillant Viggo Mortensen n’idéalise pas, mais nous questionne sur l’impact de la nature, et des médecines douces sur un développement plus harmonieux, plus conscient, et peut-être même plus serein des enfants.

La confrontation à la réalité : une société encore peu réceptive à ces choix de vie

Le monde que Ben a créé pour ses enfants est très différent de celui qu’ils découvrent au fil du film. Loin de la société de consommation, ils ont grandi avec des principes de vie fondés sur la simplicité et vivent selon des valeurs profondément humanistes.

Mais tout bascule lorsqu’ils quittent leur forêt pour rejoindre le monde "moderne", à l’occasion des obsèques de leur mère. À destination du Nouveau-Mexique, le contraste est brutal. Un passage marquant de ce film étant les retrouvailles avec leur famille. À table, chez leurs cousins, le dialogue tourne au malaise : d’un côté, des enfants connectés à la vraie vie, capables d’exprimer leurs émotions et de penser par eux-mêmes ; de l’autre, des adolescents scotchés aux écrans, aux réactions émotionnelles bridées, et aux connaissances superficielles. 

Scène où les cousins sont assez perturbés lorsque la petite dernière leur dit qu’elle ne connaît pas “Nike”.

Lorsque la tante doit expliquer le concept de “supermarché” à la petite après qu’elle lui ait demandé où est-ce qu’elle était allée tuer son poulet pour le repas.

Là encore, nous pouvons nous interroger sur ce mode de vie, et son adaptabilité à une société qui fonctionne selon des codes totalement différents. Entre les moqueries, les incompréhensions, les critiques sur le “fanatisme” du père ou “l’endoctrinement” des enfants, la famille se heurte à une société peu ouverte à ce qui sort de la “norme”.

En vérité, les enfants ne sont pas “farfelus”, désorientés ou marginalisés par leur mode de vie. Ils sont éveillés, lucides, cultivés, et surtout, capables d’introspection. Mais leur bien-être émotionnel, forgé dans la nature, entre soudain en friction avec un monde qui ne leur ressemble pas. Ce contraste met en lumière la fragilité d’un modèle aussi pur, lorsqu’il n’est pas reconnu ou compris par l’extérieur.

Trouver le juste milieu : l’évolution vers une médecine alternative

Si le film nous interpelle autant, c’est parce qu’il évite de trancher. Il ne glorifie pas aveuglément un mode de vie en autarcie et ne diabolise pas non plus la société moderne. Il montre surtout une quête d’équilibre. Et ce point d’équilibre, c’est ce que symbolise l’évolution du père tout au long du récit.

Ben est au départ farouchement opposé à toute forme d’institution, y compris médicale. Il croit profondément que l’harmonie avec la nature, la méditation, l’effort physique et la connaissance peuvent suffire à vivre mieux. Mais le suicide de sa compagne vient bouleverser cette certitude. Malgré tout l’amour, toutes les plantes, toutes les lectures et tous les chants autour du feu… elle n’a pas trouvé la paix. Certaines pathologies, notamment la bipolarité, nécessitent un accompagnement spécialisé, et l’isolement n’est pas toujours la solution. Malgré tout, 4 Français sur 10 feraient appel à des pratiques complémentaires dans des contextes de maladies chroniques, selon une enquête menée à ce sujet.

En comprenant que les médecines douces offrent des outils puissants pour se reconnecter à soi, mais qu’elles ne doivent pas être envisagées comme uniques recours, Captain Fantastic devient profondément humain.

La véritable force des médecines complémentaires réside dans leurs capacités à venir parfaitement s’intégrer à la médecine classique et la compléter. Et ce sont justement ces ponts entre les deux mondes qui permettent à chacun de trouver son propre chemin vers la santé.

Le père finit d’ailleurs par assouplir son mode de vie. Il écoute davantage ses enfants, en comprenant qu’ils ont besoin d’une ouverture au monde extérieur et à d’autres modèles. Il continue à transmettre ses valeurs tout en acceptant que d’autres chemins puissent exister. Ce revirement est nécessaire puisqu’il incarne cette idée que la radicalité, même bien intentionnée, peut parfois devenir une prison.

Conclusion :  Vers un modèle complémentaire, plus humain

Captain Fantastic nous offre un regard fascinant sur l'impact d’un mode de vie basé exclusivement sur les médecines douces et la nature, en grande partie grâce aux enfants. Ces derniers, élevés dans un environnement loin des contraintes de la société urbaine, grandissent avec une vision du monde marquée par l'autonomie, la liberté et une profonde connexion avec la nature. Ils apprennent à écouter leur corps, à comprendre leurs émotions et à prendre soin d'eux de manière holistique, grâce aux pratiques complémentaires comme la méditation, la nutrition consciente ou encore l'exercice physique en plein air.

Cependant, le film ne se contente pas de nous offrir une vision idéalisée. Il montre également que cette éducation atypique expose les enfants à des difficultés et des malentendus lorsqu'ils sont confrontés à la société moderne. Leur rencontre avec le reste de la famille, qui moque ou reste réticente face à leur mode de vie, leur permet de comprendre que l'intégration dans la société moderne n'est pas aussi simple qu'elle en a l'air.

Cela nous amène à la question de l'équilibre. Si le film met en lumière les bienfaits indéniables d'un retour à la nature et des pratiques de médecine douce, il n’ignore pas la nécessité de recourir à la médecine traditionnelle, surtout dans des situations graves comme celle de la mère.

La véritable leçon de Captain Fantastic réside donc dans l’idée que les médecines douces et traditionnelles ne doivent pas s'opposer, mais se compléter. Les médecines complémentaires offrent des bénéfices certains pour la gestion du bien-être, mais elles ne peuvent pas remplacer les soins médicaux nécessaires dans la plupart des cas. Ce film nous pousse à envisager une approche plus alternative de la santé, où l'on prend soin de son corps et de son esprit à travers une combinaison de pratiques, en équilibrant le naturel et le médical, tout en veillant à ce que nos enfants puissent grandir dans un environnement épanouissant, mais également opportun.

En ce printemps, une période propice à la réévaluation de nos habitudes, pourquoi ne pas envisager, à titre personnel, un retour à la nature, tout en restant ouvert aux bienfaits de la médecine traditionnelle ? 

Peut-être qu’en alliant ces deux approches, nous serons en mesure de créer un équilibre plus sain, plus harmonieux et plus respectueux des besoins de chacun.

N’hésitez pas à prendre rendez-vous avec tous nos praticiens certifiés et qualifiés sur Liberlo !

Vous pouvez même faire comme la famille de Ben et prendre rendez-vous avec vos familles ou vos proches pour apprendre à tisser de nouveaux liens au cours de séances intenses et profondes.